วันพุธที่ 30 มกราคม พ.ศ. 2556

Hiver



L'hiver est l'une des quatre saisons des zones tempérées, traditionnellement perçue comme la plus froide, soit les mois de décembre, janvier, février et mars dans l'hémisphère nord.
 
Hiver astronomique


 
     Du point de vue astronomique, dans l'hémisphère nord, l'hiver s'étend du solstice d'hiver (moment où le soleil est au plus bas hors de la zone intertropicale, généralement le 21 ou le 22 décembre, mais exceptionnellement le 20 ou le 23 décembre,) à l'équinoxe de printemps (le 20 au 21 mars).
Dans l'hémisphère sud, ce découpage correspond à la saison d'été. L'hiver y débute généralement le 21 juin, exceptionnellement le 20 ou le 22 juin.
 
Hiver météorologique

     Du point de vue météorologique, dans l'hémisphère nord, l'hiver correspond à la période la plus froide de l'année. Il comprend donc les mois de décembre, janvier et février. En France métropolitaine, le mois le plus froid est celui de janvier ; le 2e mois le plus froid est, selon les régions, le mois de décembre (c'est par exemple le cas à Lyon) ou le mois de février (c'est le cas, par exemple, à Paris). Dans l'hémisphère sud, ce découpage correspond à la saison d'été.
 
Hiver calendaire


 
       Les dates de début et de fin de l'hiver diffèrent passablement selon les cultures. Certains calendriers (comme en France) font commencer l'hiver le 21 ou le 22 décembre, lors du solstice d'hiver, et finir le 21 mars, à l'équinoxe de printemps. En Russie, l'hiver commence le 1er décembre, ce qui correspond à l'hiver météorologique. En Australie, il débute vers le 1er juin, ce qui correspond également à l'hiver météorologique austral.
       Dans les pays celtiques (par exemple dans l'ancien calendrier irlandais) et en Scandinavie, l'hiver débute le 1er novembre, à la Toussaint ou Samain. Il se termine lors de la Chandeleur ou Imbolc, le 1er ou 2 février.
      D'autres pays du continent européen tendent à faire débuter l'hiver le 11 novembre, lors de la Saint Martin, un jour presque à mi-chemin entre les dates de l'équinoxe et du solstice dans l'ancien calendrier julien. Le 14 février, la Saint-Valentin, peut parfois être perçu comme le début du printemps. Dans le calendrier chinois (ainsi que d'autres calendriers de l'est asiatique), l'hiver débute vers le 7 novembre, lors du jieqi lìdōng (立冬, littéralement : « début de l'hiver »), ce qui correspond à l'hiver astronomique.
 
Caractéristiques de l'hiver


 
      L'hiver météorologique coïncide avec les jours les plus courts et les températures les plus basses. Certaines régions connaissent les précipitations les plus fortes en hiver, ainsi qu'une humidité prolongée du fait que les basses températures ralentissent l'évaporation.
       Les accumulations de neige et de glace sont principalement associées à l'hiver dans l'hémisphère nord, du fait des grandes masses continentales qui s'y trouvent. Dans l'hémisphère sud, le climat plus maritime et la relative absence de masses continentales en dessous de 40° S rend les hivers plus doux ; la neige et la glace sont plus rares dans les zones habitées de l'hémisphère sud. On en trouve toute l'année dans les régions élevées, comme les Andes, la Cordillère australienne et les montagnes de Nouvelle-Zélande, et parfois dans le sud de la Patagonie.
       De façon générale, plus on se rapproche des pôles, et plus on s'éloigne vers l'est dans les masses continentales de l'hémisphère nord, plus l'hiver est réputé rigoureux. Cela est également vrai en montagne lorsque l'altitude augmente.
 
 
Durée du jour


 
       Quelles que soient les limites choisies, l'hiver se caractérise par des journées plus courtes que les nuits, ce qui est le cas entre les équinoxes d'automne et de printemps. Ce qui correspond à la conception étendue de « l'hiver ».
        À partir du solstice d'hiver, la durée de la nuit commence à diminuer, et celle de la journée à augmenter.

       Au-delà des cercles polaires, l'hiver possède au moins une nuit ininterrompue de plus de 24 heures. Et jusqu'à toute la durée de « l'hiver » (6 mois), aux pôles.
 
Causes
 
        Les saisons terrestres sont principalement causées par l'inclinaison de l'axe de la Terre par rapport à son plan orbital. La Terre est inclinée de 23,44° sur son orbite, orientant différentes latitudes face au Soleil pendant une révolution complète. Lorsque l'hémisphère nord connait l'hiver, l'hémisphère sud fait face au Soleil de façon plus directe, et inversement lorsque l'hiver est installé dans l'hémisphère sud. Du point de vue d'un observateur terrestre, l'altitude maximale du soleil (à son zénith journalier) dans le ciel est plus basse en hiver qu'en été.
        Pendant l'hiver, l'altitude solaire plus faible implique que les rayons solaires touchent l'hémisphère correspondant suivant un angle fortement oblique, dispersant le rayonnement solaire sur une plus grande surface. La lumière solaire traverse également une couche plus importante d'atmosphère, permettant une dissipation accrue de son énergie.
        L'orbite de la Terre n'est pas parfaitement circulaire, mais légèrement excentrique. Le périhélie terrestre est atteint peu après le solstice de décembre, c'est-à-dire pendant la période hivernale dans l'hémisphère nord. Près du périhélie, en accord avec la deuxième loi de Kepler, la Terre parcourt plus rapidement son orbite qu'à l'aphélie ; en conséquence, l'hiver est légèrement plus court que l'été dans l'hémisphère nord.
 
Écologie


 

        Pour survivre à l'hiver, certains animaux ont développé des adaptations comportementales et morphologiques pour l'hivernage :
  • La migration est un effet courant, principalement chez les oiseaux (la majorité des oiseaux ne migrent pas, cependant). Certains papillons migrent également selon la saison.
  • L'hibernation est un état de réduction du métabolisme pendant l'hiver.
  • Certains animaux font des réserves de nourriture en prévision de l'hiver et subsistent grâce à elles au lieu d'hiberner complètement.
  • La couleur et la musculature de certains animaux peuvent se modifier pendant l'hiver. La couleur de leur fourrure ou de leur plumage change par exemple au blanc.
  • Certains mammifères à fourrures développent un pelage plus épais pendant l'hiver, accroissant la rétention de chaleur. Il est ensuite perdu après l'hiver. Ce pelage épais faisait de l'hiver la saison privilégiée des trappeurs.
  • Quelques animaux profitent des propriétés isolantes de la neige en s'enfouissant sous elle.
         Les plantes annuelles ne survivent pas à l'hiver. De nombreuses petites plantes vivaces profitent de l'effet isolant de la neige en étant recouvert par elle. Les plus grandes plantes, tout particulièrement les feuillus, laissent généralement leurs parties supérieures au repos et leurs racines protégées par une couche de neige. Peu de plantes éclosent pendant l'hiver, mais quelques exceptions existent comme l'abricotier du Japon qui fleurit vers le nouvel an chinois.
 
Mythologie
 
        Dans la mythologie grecque, Hadès enlève Perséphone afin d'en faire sa femme. Zeus ordonne à Hadès de la retourner à Démeter, sa mère et déesse de la Terre. Cependant, Hadès amène Perséphone à manger six pépins du fruit des morts, conduisant Zeus à un compromis : il décrète que Perséphone doit passer six mois avec Démeter et six mois avec Hadès. Pendant la période où sa fille est avec Hadès, la tristesse de Démeter provoque l'hiver.
        Dans la mythologie celtique brittonique, Gwynn ap Nudd capture une jeune femme nommée Creiddylad. Le 1er mai, son amant Gwythr ap Greidawl combat Gwyn afin de la récupérer, symbolisant la lutte entre l'hiver et l'été.
 

วันเสาร์ที่ 19 มกราคม พ.ศ. 2556

Maldives

   

File:Coat of Arms of Maldives.svg



    Les Maldives, en forme longue la République des Maldives, en divehi Dhivehi Raa'je, ދިވެހިރާއްޖެ et Divehi Rājjey ge Jumhuriyyā, ދިވެހިރާއްޖޭގެ ޖުމްހޫރިއްޔާ, sont un pays d'Asie du Sud-Ouest constitué de 1 199 îles, dont 202 habitées, situées à environ 451 kilomètres au sud de l'Inde. La superficie des terres émergées est de 227,45 km2 sur les 21 372,72 km2 de superficie totale du pays, lagons inclus. Les îles sont regroupées en 22 atolls et trois îles isolées réparties en 21 subdivisions appelées elles aussi « atoll » et portant chacune le nom d'une lettre thâna.


Toponymie

     Le territoire même de « Maldives », bien que son interprétation fasse l'objet de controverses : une des explications semble se référer précisément à la disposition géomorphologique de l'archipel ou au nombre extrêmement élevé d'îles qui le composent ; il viendrait du sanscrit malodheep (« guirlande ») ou mal dvipa (« mille îles »), dvipa désignant une « île » en sanscrit.
Une autre explication aurait été donnée par le géographe et historien arabe Ibn Battuta qui y fut Cadi (juge) et s'y maria avec plusieurs filles de vizirs, affirmait que l'archipel était désigné selon le nom de l'île accueillant la résidence officielle du sultan, al-Mahal signifiant « le Palais ». Ainsi, en arabe, Dhibat al-Mahal (« île du Palais ») désignait selon lui l'ensemble des Maldives au sens large (Dhibat étant un emprunt arabe du terme dvipa). Au sens restreint, celle-ci indiquait seulement l'île de Malé, la capitale de l'État (le toponyme de la ville étant directement lui-même issu du terme Mahal).


Histoire

     L'histoire ancienne des Maldives est peu connue. Selon la légende maldivienne, un prince indien appelé Koimala s'est échoué avec sa jeune épouse dans un lagon des Maldives et s'y est installé, devenant ainsi le premier sultan. On raconte aussi que des femmes venues du Sri Lanka s'y sont établies, d’où le nom de Mahiladipa signifiant îles des femmes, qui a donné le nom « Maldives ».
Au cours des siècles, les îles ont été visitées et leur développement a été influencé par les marins des pays de la mer d'Arabie et du littoral de l'océan Indien. Les pirates Mopla de la côte de Malabar - actuellement l'État du Kerala en Inde - en firent un théâtre de leurs actions. Au XVIe siècle, les Portugais s'emparent de l'archipel et les gouvernent pendant 15 années (1558-1573) avant d'être expulsés par le guerrier patriote et futur sultan, Muhammad Thakurufaanu Al-Azam.
Sultanat islamique indépendant durant la majeure partie de son histoire, de 1153 à 1968, les Maldives sont cependant un protectorat britannique de 1887 jusqu'au 25 juillet 1965. Entre 1953 et 1954, une première république est instaurée, avant que le sultanat ne soit rétabli.
Après l'indépendance en 1965, le sultanat perdure pendant encore 3 années puis, le 11 novembre 1968, il est renversé et remplacé par une deuxième république. Le pays prend alors son nom actuel.
En 1988, un coup d'État est provoqué par un groupe de Maldiviens qui obtiennent l'appui des Tamouls sri-lankais de l'Organisation populaire de libération de l'Eelam Tamoul. L'intervention de 1 500 soldats indiens rétablit le gouvernement.

Politique

     Les Maldives sont une république présidentielle, dans laquelle le président est à la fois chef de l'État et chef du gouvernement, ce dernier exerçant le pouvoir exécutif.
Le pouvoir législatif est du ressort d'un parlement monocaméral de 50 membres, l’Assemblée des Majlis.
     Le 2 juin 2005, ce parlement a voté à l'unanimité en faveur de l'introduction historique du multipartisme.


Géographie


File:IMG Soneva 7842-2.jpg     Les Maldives sont un état insulaire de l'océan Indien situé dans le sud du sous-continent indien, au sud de l'Inde et au sud-ouest du Sri Lanka. Le pays, constitué de 26 atolls, trois îles isolées divisés en 20 régions administratives soit 1 199 îles au total (dont à peine plus de 200 habitées en permanence), s'étire du nord au sud entre le Lakshadweep et le territoire britannique de l'océan Indien. Cette myriade d'îles et d'îlots est disséminée sur une superficie extrêmement vaste (presque 90 000 km²) s'étendant sur plus de 800 kilomètres dans le sens latitudinal et 130 kilomètres dans le sens longitudinal. Nombre de ces îles constituent des îles-hôtel. Pour éviter de trop grandes conséquences pour l'environnement et limiter la construction d'établissements trop modernes et élitaires (clubs, résidences, etc.), le gouvernement impose de très sévères impôts sur leur réalisation dans les îles non habitées en permanence.
     La capitale et plus grande ville du pays est Malé.Cependant à cause du changement climatique, les îles sont menacées de disparition. Le niveau des mers tend à s'élever et les îles Maldives disparaîtraient sous les eaux à la fin du siècle. Dès 1989, certaines prévisions annoncent que les Maldives pourraient avoir disparu en 1999 et récemment la date a été repoussée à 2100. Pour l'instant, l'élévation du niveau de la mer est limitée à 3 mm par an.
     Le 17 octobre 2009, de manière symbolique, le président des Maldives, Mohamed Nasheed, a organisé un conseil des ministres sous-marin, à 3 mètres sous l'eau, afin d'alerter l'opinion publique internationale sur le risque de disparition de son pays (dont le point culminant se situe à 3 mètres au-dessus du niveau de la mer), et des autres pays de l'AOSIS, l'Alliance des petits États insulaires vulnérables à une future montée du niveau des océans.

Climat

     Dans l'ensemble on peut définir le climat des Maldives comme chaud et humide, avec des températures oscillant en moyenne entre 26eC et 33eC. La chaleur est toutefois tempérée par la présence constante de légères brises marines qui rendent donc extrêmement agréables les séjours touristiques. On peut en dire autant de l'eau de mer qui, à ses qualités de transparence et de couleurs, joint une température qui ne descend jamais en dessous de 24eC et permet donc l'existence d'une florissante vie sous-marine. La température de l'eau, généralement supérieure à celle de l'océan qui entoure l'archipel (grâce au fort ensoleillement des eaux basses des lagons), favorise la présence d'une flore et d'une faune sous-marines aussi nombreuses que luxuriantes.

Flore

     Le terrain des îles maldiviennes, en grande partie constitué de sable et de résidus marins, n'est pas particulièrement favorable au développement de beaucoup d'espèces de plantes. Toutefois, de nombreuses îles sont recouvertes d'une riche végétation de plantes tropicales, parfaitement adaptées à des sols pauvres et à des climats chauds.
     Bien que les températures de l'air et de l'eau se maintiennent assez élevées toute l'année, les îles coralliennes qui composent l'archipel des Maldives ne présentent une végétation luxuriante qu'en certains endroits : la rareté du sol végétal et l'absence d'eau douce superficielle (lacs et fleuves) et souterraine (sources), jointe à la faible dimension des îles (dont la plupart mesure moins d'un km²) et la nature même des bancs coralliens des îles, limitent fortement la croissance de plantes spectaculaires, si l'on fait exception des magnifiques cocotiers qui bordent les lagons, des mangroves et de quelques zones de forêt pluviale (qui produisent des bois précieux). Les surfaces cultivables ne sont elles non plus guère étendues, au point qu'elles ne parviennent pas à subvenir aux besoins alimentaires des habitants. Pour cette raison, et aussi pour satisfaire la forte demande de denrées liée aux activités touristiques, de grandes quantités de produits agricoles sont importées de l'étranger. Du point de vue des surfaces cultivables, l'île la plus fertile est Fuamulaku, dans la partie la plus au sud de l'archipel, dont les vastes plantations comptent des cultures de fruits tropicaux comme la mangue et l'ananas.
     Le cocotier figure dans l'emblème national des Maldives et il est explicitement nommé « dhivehi ruh », c'est-à-dire le palmier des Maldives.

Faune

      On ne trouve pas sur les îles une grande variété d'animaux terrestres. Parmi ceux-ci, signalons les roussettes, des chauves-souris visibles au crépuscule et les lézards multicolores. Parmi les oiseaux migrateurs, les plus intéressants sont les échassiers, tandis que les non-migrateurs comprennent les corbeaux, les poules d'eau et les perroquets d'Afrique. Dans les eaux peu profondes on peut voir des hérons et des mouettes.

Économie

     Avant la période du tourisme de masse (qui amène annuellement 200 000 visiteurs environ), les seules ressources de l'archipel lui provenaient presque uniquement de la mer, surtout de la pêche : une abondance de poissons, favorisée par des eaux relativement chaudes, peu profondes et bien oxygénées par les courants, a été pendant des siècles exploitée au maximum par les habitants, qui ont axé leur économie et leur mode de vie sur la pêche. Aujourd'hui encore, un cinquième de la main-d'œuvre de l'archipel travaille dans le secteur de la pêche, et celle-ci fournit un sixième du produit national brut. Les eaux poissonneuses de l'océan regorgent de thons et de maquereaux. Des variétés particulières sont le voilier et le dénommé « poisson des Maldives », une sorte de thon qui, séché et fumé, est principalement exporté au Sri Lanka.
     Au moins jusqu'au XVIe siècle, l'océan entourant les Maldives a fourni une autre ressource fondamentale du point de vue économique, à savoir les splendides coquillages de la variété Cypraea moneta qui pendant des siècles, comme leur nom l'indique, ont constitué la principale monnaie d'échange le long des côtes asiatiques et africaines de l'océan Indien : depuis longtemps la monnaie officielle est devenue la roupie, mais les coquillages qui ont fait connaître les Maldives comme les anciennes « îles de l'argent » sont encore pêchés par les indigènes qui en font des colliers ou des souvenirs.
     La douceur du climat, la beauté des paysages, des lagons, des fonds sous-marins qui possèdent une flore et une faune incomparables ont permis le développement important du tourisme depuis les années 1980. De grands hôtels réservés aux étrangers ont été bâtis sur des îles, dont ils sont souvent la seule construction, et dont sont éloignés les habitants du pays. Le gouvernement n'autorise la construction des hôtels que sur les îles désertes (il y en a environ un millier). Il faut souligner que la découverte et la mise en valeur des trésors naturels des Maldives a été dans une large mesure le fait des Italiens. Aujourd'hui encore, les touristes italiens représentent un cinquième du tourisme, précédés seulement par les Allemands qui en constituent presque un quart. Quoi qu'il en soit, les touristes européens sont de loin les plus nombreux. Outre un milieu naturel d'une exceptionnelle beauté et des établissements d'un niveau remarquable, ils peuvent compter sur un riche calendrier de manifestations culturelles et folkloriques, pour la plupart issues de la tradition islamique ou de croyances tribales de type animiste.
     Pour ce qui est des activités économiques, on remarquera que dans le secteur secondaire les industries de type moderne ont parfois remplacé d'anciens artisanats traditionnels, par exemple dans le domaine de la construction d'embarcations de plaisance en fibre de verre et dans celui de la conservation du poisson. Mais de nombreuses formes de travail artisanal subsistent, comme la production de cordages, d'objets et d'ustensiles en bois et en métal, de barques de pêche en bois de cocotier et même la construction des maisons, réalisées en bois de palmier sur des fondations de blocs de calcaire extraits à la hache des récifs coralliens. Au cours des siècles, certaines îles de l'archipel se sont spécialisées dans plusieurs sortes d'activités artisanales. L'île de Gadhdhoo par exemple dans l'atoll de Gaafu Dhaalu, est renommée pour sa production de « kunaa », de splendides nattes ornées de motifs géométriques abstraits et élégamment teintes de couleurs naturelles claires, utilisées en ameublement mais aussi lors des prières. La meilleure production de laques est l'apanage de Thuladhoo, dans l'atoll de Baa. Plusieurs sortes de bois y sont utilisées pour réaliser des vases, des boîtes et des bois de différentes formes et dimensions, ensuite peints de plusieurs couches de laques de couleur. Une fois sèche, la laque est gravée de manière à faire apparaître les différentes couches de couleurs, donnant lieu à des motifs ornementaux et floraux. Ces objets sont très beaux et hauts en couleur. L'atoll de Dhaalu est en revanche célèbre pour sa fabrication de bijoux : les orfèvres travaillent sur l'île de Ribudhoo et les argentiers sur l'île d'Hulhudeli.

Tourisme

     Les années 1950 attirent les touristes avec l’attraction extraordinaire des fonds marins. Aujourd'hui, 87 îles sont chacune un resort exclusif ou île-hôtel. Le tourisme constitue une des principales ressources financières des Maldives. C'est l’introduction de la technique de dessalement de l'eau de mer qui a été un élément essentiel de l’implantation des îles-hôtel. 600 000 touristes débarquent chaque année dans les hôtels de luxe.
     Malgré leur caractère insulaire dominant, les Maldives n'ont presque jamais souffert d'un isolement excessif, car elles se trouvent sur les principales voies de communication entre l'Europe, l'Afrique et le Moyen-Orient d'un côté, le subcontinent indien, l'Extrème-Orient et l'Australie de l'autre.
La pression démographique et les nombreux aménagements réalisés ont dégradé l'environnement insulaire. S'y ajoute la montée du niveau des océans qui menace l'exploitation du tourisme à long terme. Nombre de touristes : 1986 : 114 000 ; 1996 : 338 000 ; 1998 : 396 000 ; 1999 : 430 000. Provenance des touristes : 77 % d'Europe ; 19 % d'Asie ; 2 % d'Océanie ; 1,5 % d'Amérique ; 0,5 % d'Afrique. Au départ de Paris, XL Airways France est la seule compagnie aérienne à assurer des vols directs pour Malé (de novembre à mai).

Sport

     La richesse du monde sous-marin des atolls maldiviens constitue une extraordinaire attraction pour les passionnés de plongée sous-marine, qui ont le choix entre un nombre élevé de sites dont certains comptent parmi les meilleurs du monde. De nombreuses zones de la barrière corallienne, où abonde une faune sous-marine incroyablement variée et multicolore, sont aisément accessibles depuis les îles. Mais les plongées plus en profondeur sont aussi faciles en raison de la température élevée de l'eau et d'une visibilité qui dans certains endroits atteint 50 mètres. Tous les villages touristiques des îles mettent à la disposition de leurs hôtes des écoles de plongée hautement professionnelles, dont les instructeurs offrent des cours adaptés à toutes les exigences, tant celles des débutants que celles des plongeurs les plus expérimentés.

Démographie


File:Maldives demography.png


     La capitale Malé, où vivent plus de 70 000 personnes, est surpeuplée. L'intégralité de la surface de l'île est recouverte de bâtiments. Pour remédier à ce problème, le gouvernement a créé une île artificielle en pompant du sable au fond de la mer. Sur cette île prévue pour accueillir 100 000 habitants, les bâtiments sont en cours de construction. Elle a été élevée 2 mètres au-dessus de la mer pour pallier une éventuelle montée des eaux.
      Les habitants des Maldives ne vivent habituellement pas sur les îles destinées au tourisme, qui sont entièrement occupées par de luxueux villages de vacances ; ils sont concentrés dans la capitale Malé ou dans certaines îles des atolls.

Culture

     La population est majoritairement musulmane, la religion d'État est l'islam et la législation est basée sur la charia. Les autres croyances sont interdites aux citoyens et les étrangers ne doivent pas les exhiber en public. Il est interdit d'y introduire :
  • des objets d'autres religions quelle qu'en soit la nature (insignes, livres, statuettes, etc., y compris lorsqu'il s'agit de souvenirs, venant d'Inde ou de Ceylan, par exemple, qui sont souvent rapportés par les touristes lors d'un voyage groupé Ceylan-Maldives ou Inde méridionale-Maldives) ;
  • de l'alcool, de la viande de porc, etc. ;
  • des revues ou objets érotiques.
     Comme le pays ne peut se passer de l'apport économique du tourisme (essentiellement occidental) ces objets, lorsqu'ils sont détectés au passage de la douane à l'aéroport de Malé, sont mis en consigne à l'arrivée de leur propriétaire et lui sont restitués lorsqu'il repart.
Par ailleurs, les hôtels, situés dans des îles où ne peuvent se rendre les habitants du pays, servent de l'alcool sans restriction. Pratiquement le seul endroit où le touriste non musulman peut côtoyer la population est la capitale, Malé. L'accès aux autres îles habitées y est fortement réglementé : seules les excursions organisées par un resort y sont autorisées. De plus, ces îles ne possèdent pas d'infrastructures hôtelières, et sans autorisation, le logement chez l'habitant y est strictement interdit.

Religions

     Dans des époques fort reculées, la religion des îles était le bouddhisme, comme en témoignent plusieurs vestiges de temples et de pagodes, par exemple ceux de l'atoll Ari. C'est en 1153 que la population se convertit à l'islam par l'un des nombreux marchands arabes qui parcouraient la route entre le Levant et l'Inde, Abul Barakaat Yousuf Al Barbary. Mais de nos jours encore, les habitants craignent beaucoup les démons et les monstres qu'ils font exorciser par des « hakeem » au moyen de rites, d'antidotes et de potions.
     La constitution elle-même définit la République des Maldives comme un état islamique, où la religion musulmane joue un rôle fondamental puisqu'elle est religion d'État, la seule qui soit autorisée dans l'archipel. Tout autre culte est formellement interdit aux maldiviens, tandis qu'il est permis aux résidents étrangers de pratiquer leur religion s'ils le font à titre privé et n'encouragent pas les autochtones à y participer.
     D'ailleurs, sur le drapeau national figure clairement un croissant blanc sur champ vert bordé de rouge.
     Selon l’Index mondial de persécution les Maldives sont le 6e pays où les chrétiens – fort peu nombreux – sont le plus persécutés.

Langue

     La langue parlée (divehi) dérive de l'introduction de termes arabes, puis le cingalais, la malayalam, l’hindi, le français, le persan, le portugais, l’anglais, dans le primitif langage sinhala issu du cingalais, et son vocabulaire est donc aussi riche qu'expressif. La langue écrite (thaana) fut introduite au XVIe siècle par Thakurifaan et comprend 24 lettres, graphiquement semblables à celles de l'alphabet arabe et persan mais somme toute plus simples. Son origine arabe transparaît également clairement dans le fait qu'elle se lit de droite à gauche.

Folklore

     Sous un aspect strictement folklorique, les danses populaires en costume ont vraiment un charme extraordinaire, accompagnées de musique traditionnelle exécutée avec des instruments à percussion, comme le « bodu beru » ou « grand tambour » – l'instrument national des Maldives –, le « thaara », le « bandiyaa jehun » ou le « kadhaa maali ». L'ensemble de musiciens compte généralement quatre ou cinq percussionnistes qui accompagnent les danseurs de rythmes nettement influencés par les musiques africaines. Les mouvements des danseurs, tout d'abord lents et doux, deviennent de plus en plus frénétiques au fur et à mesure que le rythme de la musique augmente. Les « bodu beru », dont les meilleurs sont produits dans l'atoll de Felidhoo, sont réalisés dans les troncs creux des cocotiers et recouverts de peau de pastenague, un poisson de la famille des raies.

Noms des atolls et des localités

      Les atolls maldiviens sont souvent indiqués par deux noms, dont l'un correspond à la dénomination géographique traditionnelle tandis que l'autre indique la circonscription administrative dans laquelle se trouve l'atoll.
     Le nom des localités se compose fréquemment de termes qui indiquent des caractéristiques géographiques particulières : par exemple, « finolhu » désigne une île sur laquelle se trouvent peu de cocotiers, « fushi » une grande île située près du récif extérieur et « thila » une barrière corallienne située à peu de mètres sous la surface de la mer.

Cuisine et boissons traditionnelles

     Les ingrédients de base de la gastronomie maldivienne sont le poisson et le riz. Les plats les plus substantiels, qui se composent de riz et de « roshi » (un pain sans levain), sont dits « long eat » et sont à base, entre autres, de thon ou de sardines frites et de « valo mas », du poisson fumé. Le dénommé « short eat » ou « hedhikaa » consiste en revanche en un assortiment d'amuse-gueule sucrés et salés, généralement servis au comptoir des bars.
     Le jus de noix de coco encore verte, dit « kurumba », donne une boisson délicieuse et rafraîchissante, tandis que le « raa » est la lymphe du palmier, qui se boit à peine extraite.

วันพฤหัสบดีที่ 10 มกราคม พ.ศ. 2556

TGV

Fichier:TGV Duplex Figueres.jpg
  


  Un TGV est un train à grande vitesse propulsé par des moteurs électriques (à l’exception du prototype TGV 001, à turbines à gaz) et atteignant régulièrement la vitesse de 320 km/h sur des lignes spécifiques (lignes à grande vitesse). Il a atteint 574,8 km/h lors d’un record du monde de vitesse sur rail en 2007.
      Son exploitation a entraîné la réalisation d’un réseau de lignes nouvelles à grandes vitess de 2 037 km en décembre 2011 en France, le troisième au monde après ceux de la Chine et de l’Espagne.
Un TGV est composé de deux locomotives, ou motrices, indépendantes encadrant un tronçon de huit ou dix voitures articulées, sauf le TGV TMST d’Eurostar qui présente des particularités liées aux règles de sécurité pour le franchissement du tunnel sous la Manche. Les TGV sont conçus et principalement construits par la société Alstom, à Belfort pour les motrices et à Aytré pour les remorques.
     Hormis 3,5 TGV spécifiquement aménagés (7 demi-rames) utilisés par La Post entre Paris et Cavaillon (Vaucluse), les TGV assurent exclusivement le transport de voyageurs. Ils circulent en France (ils sont alors exploités par la SNCF), entre la France et un autre pays (ils sont exploités par une de ces entreprises ferroviairer : Eurostar, Thalys, Lyria ou Alleo), en Espagne (Alta Velocidad Española AVE) ou en Corée du Sud (Korea Train Express).


Aux origines du TGV

     L’idée de créer un train à grande vitesse pour relier les principales villes françaises a émergé au cours des années 1960, après que le Japon eut commencé en 1959 la construction du premier train à grande vitesse au monde, le Shinkansen, qui fut mis en service en 1964 avec l'inauguration de la première ligne à grande vitesse reliant Tokyo à Osaka.
     À l’époque, la SNCF cherchait un moyen de redresser la fréquentation de ses trains, qui baissait inexorablement. Une augmentation substantielle de la vitesse apparut comme la solution qui lui permettrait de concurrencer efficacement l’automobile et l’avion. Elle était stimulée par les expérimentations du projet d’aérotrain qui faisait appel à la technologie du coussin d’air radicalement différente du contact roue/rail du chemin de fer classique. Elle expérimentait également la voie des turbotrains légers testant dès 1967 le prototype TGS puis les ETG en service commercial dès mars 1971.
      Le 1er août 1966, un service de recherche naît à la SNCF, avec le lancement de l’étude « possibilités ferroviaires à très grande vitesse sur infrastructures nouvelles », le projet « CO3 ». Ce projet innove à la fois par l’idée de la création de lignes nouvelles et par l’attention portée à la qualité de service et à la tarification, alors que la politique de la SNCF visait à cette époque prioritairement la réduction des coûts. Après avoir été présenté aux pouvoirs publics en 1969, le projet CO3 est adopté en comité interministériel le 25 mars 1971. Toutefois, la mise en concurrence de ce projet avec celui de l’aérotrain laisse planer un doute sur l’issue de cette opération. Valéry Giscard d'Estaing, ministre des finances, s’y oppose, comme bien d’autres. La décision est prise en 1974 lors d’un conseil interministériel restreint sur les économies d’énergie. Jules Antonini rédige une note qu’il dépose en bas de la pile de dossiers. Le président Georges Pompidou, déjà malade, abrège les débats au bout de trois heures et le projet TGV est acté.
     Dans sa première version, le TGV devait être mû par des turbines à gaz. Ce choix était motivé par la taille relativement petite des turbines, leur puissance massique élevée et leur capacité à délivrer une puissance élevée pendant un temps important. Le premier prototype TGV 001 sortit des ateliers Alsthom de Belfort le 25 octobre 1971 et fut la première rame de ce type construite. La seconde ne vit jamais le jour pour cause de budget serré.
     Les essais du TGV 001, qui débutèrent le 4 avril 1972 sur la ligne d’Alsace, apportèrent cependant beaucoup d’enseignements utiles à la suite du projet, notamment dans le domaine du freinage à haute vitesse, qui nécessitait de dissiper une importante quantité d’énergie cinétique, de l’aérodynamique et de la signalisation. La rame était articulée, deux caisses adjacentes s’appuyant sur un bogie commun tout en conservant une possibilité de mouvement relatif.
     Ce prototype atteignit la vitesse de 318 km/h, pulvérisant ainsi le record du monde de vitesse ferroviaire en traction thermique. Le style du TGV, tant intérieur qu’extérieur avec le nez caractéristique des motrices, est dû au designer français Jacques Cooper et a marqué les générations suivantes de matériel.
     Depuis 2003, une des motrices du TGV 001 est exposée aux abords de l’autoroute A36, près de Belfort, et l’autre à Bischheim, près de Strasbourg le long de l’autoroute A4, où se situe également un centre industriel de rénovation et d’entretien des rames et des motrices.


La naissance du TGV actuel

     À la suite de la crise pétrolière de 1973, le choix fut fait de revenir à la traction électrique, avec acheminement du courant par caténaires et captage par pantographe. Les raisons de ce choix furent autant politiques que techniques ou économiques : en effet, le coût de l’énergie ne représentait alors que 5 % environ du coût de traction, soit 20 francs de l’époque par rame/km (16 € équivalent 2007), et le coût d’une rame électrique était d’environ 10 % plus élevé que celui d’une rame à turbines, pour une capacité inférieure, sans compter le coût des installations fixes.
     Le passage à la traction électrique imposa de reprendre le programme de recherches et d’essais dans nombre de domaines.
     La SNCF transforma en 1974 ne automotrice Z 7100 pour construire le prototype Z 7001 surnommé Zébulon, qui permit de tester plusieurs innovations :




  • pantographes à deux étages ;
  • moteurs de traction suspendus à la caisse pour alléger (2,95 t en moins) les masses non suspendues des bogies et réduire ainsi les efforts sur la voie ;
  • nouvelles dispositions en matière de suspension et de freinage.
     Zébulon parcourut environ un million de kilomètres en marches d’essais.
En 1974, le président Pompidou décide du lancement de ce projet plutôt que de celui de l’aérotrain (moteur thermique), et le premier ministre Pierre Messmer décide le 5 mars d’engager la construction d’une première ligne entre Paris et Lyon, la LGV Sud-Est (LN1).
     Le projet est entièrement financé par la SNCF, essentiellement par emprunts sur le marché international en yens et en dollars US, très fluctuants par rapport au franc. Cela entraîne une explosion de l’endettement de la société nationale. Cet endettement conduira avec d’autres motifs (directives européennes notamment) à la réforme de 1997 qui verra la création de RFF qui devient, dès lors, le maître d’ouvrage de toute nouvelle ligne intérieure (la SNCF n’étant impliquée que dans les prévisions de trafic et de dessertes).
     Suivant une campagne d’essais menée avec deux rames de présérie, appelées en interne Patrick et Sophie (initiales de PSE : Paris Sud Est), livrées en 1978. La première commande fut livrée à partir du 25 avril 1980. Le service TGV ouvrit au public entre Paris et Lyon le 27 septembre 1981. La France entre ainsi dans l'Histoire ferroviaire à grande vitesse 17 ans après le Japon avec son Shinkansen en service depuis 1964. Entre septembre 1981 et septembre 1983, seule la partie Sud de la LGV Sud-Est (entre Pasilly et Sathonay) est utilisée pour la grande vitesse. Le partie Nord du trajet s’effectue encore sur les anciennes voies PLM. C’est seulement à partir du service d’hiver 1983 que la LGV est ouverte en intégralité entre Lieusaint et Sathonay.
     Le temps de parcours considérablement réduit par rapport à la situation antérieure (grâce aussi au tracé plus direct de la ligne, qui ramenait la distance entre les deux villes de 512 à 426 kilomètres) permit d’acquérir de nouvelles parts de marché au détriment de l’automobile et surtout de l’aviation.
L’innovation était non seulement technique, mais aussi commerciale avec la réservation obligatoire, qui assura un coefficient de remplissage très élevé en contre pointe, contrairement à une tarification calendaire qui ne peut discriminer le sens de trafic.
     C’est Jacques Cooper qui a dessiné les prototypes, la livrée et les matériels de série du TGV Sud-Est. Il est également à l’origine de la silhouette du TGV Atlantique, dont le design (principalement intérieur) sera finalisé par Roger Tallon. Ce dernier a ensuite dessiné le Duplex entre 1988 et 1998.
Le 24 septembre 2011, la SNCF dévoile à la gare de Lyon la nouvelle livrée du TGV. Il arbore désormais les couleurs violettes et grises, rappelant les uniformes du personnel dessinés par Christian Lacroix. Tous les TGV seront restaurés dans cette nouvelle livrée parallèlement à l’acquisition de nouvelles rames.

 

วันพฤหัสบดีที่ 3 มกราคม พ.ศ. 2556

Bastille



     La Bastille, ou plus exactement la Bastille Saint-Antoine, était une forteresse élevée à l'emplacement de l’actuelle place de la Bastille à Paris. Elle fut entièrement détruite après la Prise de la Bastille le 14 juillet 1789.

Histoire
Forteresse


    Destinée à défendre la porte Saint-Antoine et les remparts de l’est de Paris devenus plus vulnérables ainsi qu'à protéger le roi en cas de révolte du peuple parisien notamment en sécurisant la route reliant la résidence du roi à l'hôtel Saint-Pol au château de Vincennes où le roi veut établir le centre administratif du royaume, la « Bastille » ou « Bastille Saint-Antoine » était initialement un véritable château et un arsenal. Elle fut bâtie sous le règne de Charles V, de 1370 à 1383, par Hugues Aubriot (le prévot de Paris posant la première pierre le 22 avril 1370), sur le modèle à quatre tours courant à l’époque. Les autres tours lui furent ajoutées ultérieurement. Elle faisait 66 mètres de long pour 34 mètres de large et 24 mètres de hauteur au niveau des tours, et était entourée d’un fossé de 25 mètres de largeur par 8 mètres de profondeur alimenté par les eaux de la Seine. Les huit tours se nommaient tours du Coin, de la Chapelle, du Trésor, de la Comté, de la Bertaudière, de la Basinière, du Puits et de la Liberté. L’entrée se faisait par la rue Saint-Antoine et donnait sur la Cour de l’Avancée qui abritait des boutiques et une caserne. À la même époque est édifié le donjon de Vincennes.
     Appartenant au système défensif de l'enceinte de Charles V, très vite, son utilité militaire s’avérant médiocre – « assiégée, elle s’est toujours rendue » – une nouvelle enceinte fut construite. La forteresse fut occasionnellement prison d’État sous Louis XI puis utilisée comme coffre-fort et lieu de réception par François Ier.
     Durant la Journée des Barricades (huitième guerre de religion), la Bastille se rendit le 13 mai 1588.
Sully, nommé gouverneur en 1602, y abrita le trésor royal dans la tour du même nom, qu’on désigna alors sous le terme de « buffet du roi ».
     La Bastille est à nouveau prise durant la Fronde en 1649 et un Frondeur en est nommé gouverneur : Pierre Broussel.

Prison


     La Bastille fut utilisée occasionnellement comme cachot dès le règne de Louis XI.Pendant les troubles des guerres de religion, elle servit de prison à des Grands du royaume comme François de Montmorency (1574-1575), Charles d'Angoulême (1604-1616), ou encore le prince de Condé (1616-1619). Sous la domination de la Ligue, La Bastille abrite l'écrivain Montaigne (1588), les magistrats du parlement de Paris restés fidèles au roi dont le premier président Achille de Harlay, et l'artiste protestant Bernard Palissy qui y meurt. À la chute de la Ligue et l'entrée d'Henri IV à Paris, le gouverneur de la Bastille refuse de rendre la forteresse qui est assiégée et resiste quatre jours.







C’est le cardinal de Richelieu qui la transforma en prison d’État à laquelle restent attachées les lettres de cachet, lettres signées du roi (ou le plus souvent de ses ministres) ordonnant un emprisonnement sans jugement. Paris dispose de plusieurs types de prisons : prisons ordinaires, Hôpital général et prisons d’État (Vincennes, For-l'Évêque). La Bastille était une prison plutôt confortable pour les personnes de qualité (nobles, grands bourgeois) qui disposaient de grandes pièces avec repas fins et d’un domestique, de meubles et de bois de chauffage (grâce à la « pistole »). Les prisonniers royaux sont autorisés à correspondre avec l'extérieur, recevoir des visites et jouissent d'une relative liberté de mouvement au sein de la forteresse. Le marquis de Sade y fut détenu cinq ans et demi. Le nombre de ses prisonniers n’a d’ailleurs jamais dépassé 45. La Bastille comportait également depuis la fin du XVIIe siècle un quartier beaucoup moins agréable pour les prisonniers communs, ainsi que des cachots (et non des oubliettes), situés à six mètres de profondeur et qui servaient de punition aux prisonniers insubordonnés comme, par exemple, le fameux Latude (Louis XVI fait supprimer ces cachots, tout comme la question et les lettres de cachet qu'il abolit le 26 juin 1789). Sous Louis XV, on retrouve beaucoup de convulsionnaires et jansénistes accusés de crime de lèse-majesté. Entre 1661 et 1789, un prisonnier sur six est embastillé pour « faits de lettres » (libraire, imprimeur, colporteur ou auteur de libelle).
     L'arrivée d'un nouveau prisonnier est annoncée par une sonnerie de cloche. Les boutiques avoisinantes (notamment les échoppes le long du fossé qui sont louées au Gouverneur) ferment alors et les gardes se couvrent le visage pour ne pas voir le visage du nouveau venu. Ce culte du secret motive également l'enterrement des prisonniers de nuit sous de faux noms. Il participe grandement au mythe de l'homme au masque de fer.
    

     Le premier témoignage écrit sur la prison sont les pseudo-mémoires d'un calviniste, Constantin de Renneville, qui donne une vision noire de la Bastille et son arbitraire, l'opposant à la Tour de Londres. Les récits « antibastillonnaires » se multiplient : deux ouvrages publiés à l'étranger poursuivent cette dénonciation et participent à la construction de la légende noire de la Bastille : Mirabeau avec Des lettres de cachet et des prisons d'État (Hambourg, 1782) et Simon Nicolas Henri Linguet, Mémoires sur la Bastille (Londres,1783). Un historien qualifie la Bastille de rendez-vous des intellectuels  puisque s’y retrouvaient aussi bien Voltaire (par deux fois en 1717 et 1726) que des pamphlétaires comme Linguet ou Brissot, victimes de la censure.
     C’était aussi un gouffre financier pour Louis XVI, en raison à la fois du traitement du gouverneur d’environ 60 000 livres mais aussi de l’entretien du personnel, nombreux, ou de la nourriture. Necker, qui avait déjà fermé le donjon de Vincennes, souhaitait la faire abattre dès 1784. Le peuple ne semble pas avoir réellement craint ce bâtiment, mais les cahiers de doléances de la ville, rédigés par des acteurs de la fronde des parlements, demandaient sa destruction et son remplacement par une place avec un monument à la Liberté retrouvée. Comme toute forteresse imposante, elle marquait le paysage parisien et rappelait l'autorité du roi (comme la tour du Temple).
     Ce sinistre carré de pierres, avec ses huit tours hautes de 24 mètres, dans le faubourg Saint-Antoine, à Paris, fonctionnait sur le mode du secret et selon le bon vouloir du roi. Y étaient incarcérés des grands du régime pour « crime de lèse-majesté » mais aussi des fauteurs de troubles religieux, des pamphlétaires pour « fait de lettre », voire de simples « maldisants ». Les conditions de détention dépendaient de la qualité et de la fortune des prisonniers. Certains, détenus dans des cellules individuelles (au nombre de 42), pouvaient y améliorer l'ordinaire, soigner leur garde-robe, se procurer livres et mobiliers, recevoir des proches. Les plus démunis, vivant de la charité et du « pain du roi », y pourrissaient dans des conditions affreuses, tels les enchaînés et les « pailleux » dont on changeait la paille sur laquelle ils couchaient une fois par mois

La hiérarchie à l'intérieur de la prison


    Le Gouverneur (charge vénale) gère et dirige la prison. Il vit dans une maison d'une Cour de la Bastille, entourée d’un jardin à la française. Il est assisté par un lieutenant de roi responsable de la sécurité et d'un major chargé de l’économat, des archives. Les employés en contact direct avec les prisonniers (promenade, repas) sont les porte-clefs. Le « capitaine des portes » est l'officier responsable de l'entrée et la sortie de la prison. La surveillance de la forteresse est assurée par des « invalides », en faction de jour comme de nuit à l’intérieur et à l’extérieur de l'enceinte, tandis que le repas et les promenades des prisonniers sont assurés par les porte-clefs sous l’autorité des officiers. On trouve aussi comme personnel logeant un service médical, un chapelain et un confesseur.

Le nombre de prisonniers

     La prison ne peut accueillir plus de 45 prisonniers en même temps. Du XIVe au milieu du XVIIesiècle, elle aurait reçu 800 prisonniers, le nombre passe à 5 279 entre 1659 et 1789 (avec une durée moyenne de détention de quelques mois à deux ans) : 2 320 sous Louis XIV, 1 459 sous la Régence, 1 194 sous Louis XV et 306 sous Louis XVI.

Prise de la Bastille le 14 juillet 1789


     La Bastille fut prise d’assaut le 14 juillet 1789 par le peuple parisien (une grande majorité des émeutiers venant du faubourg Saint-Antoine) venu chercher de la poudre après avoir récupéré des armes aux Invalides. Des délégations essayent de négocier avec le gouverneur de la Bastille Bernard-René Jordan de Launay, en vain, ce dernier eût la tête coupée. Les révolutionnaires auxquels se sont ralliés certains membres de la Garde bourgeoise s'emparent notamment de ses archives, les dispersent en partie dans les fossés de la forteresse. Dès le 15 juillet, les autorités municipales tentent de les récupérer. Elles sont conservées à la Bibliothèque de l’Arsenal en 1798, dont le directeur est alors Hubert-Pascal Ameilhon, et cataloguées depuis le XIXe siècle (60 000 dossiers comprenant 600 000 feuillets, essentiellement des lettres de cachet, interrogatoires, suppliques au roi, correspondances de l'embastillé).
     La prise de la Bastille est aujourd’hui considérée comme le symbole de la Révolution française dont elle marque le commencement.
     Cependant, la fête nationale française commémore la fête de la Fédération, le 14 juillet 1790, qui coïncidait avec le premier anniversaire de la prise de la Bastille.


Démolition de la Bastille

     La Bastille fut abattue à partir du 15 juillet par un entrepreneur privé, Palloy, qui vendit une partie des pierres en guise de souvenirs (pierres sculptées représentant la Bastille en miniature), dont un certain nombre furent vendus en province (Palloy fit faire également des maquettes de l'édifice qui furent envoyées dans tous les chefs-lieux des départements français).
     On peut y ajouter la transformation en objets de piété et de culte, de tout ce qu’il put récupérer sur les boiseries et les ferronneries de la vieille forteresse. La plus grande part a servi à construire le pont de la Concorde. Le marquis de La Fayette envoya une des clés de la Bastille à George Washington, l’une des grandes figures de la Révolution américaine et premier président des États-Unis. Elle est aujourd’hui exposée à la résidence de Mount Vernon, transformée en musée. Une autre des clés fut envoyée à Gournay-en-Bray, lieu de naissance, du premier révolutionnaire à être entré dans la Bastille, Maillart. Cette dernière clé a depuis disparu.
     C'est à la fonderie de Romilly, dans l'Eure, qu'ont été conservées jusqu'à sa fermeture l'horloge et les cloches de la forteresse. Le carillon quant à lui se trouve actuellement au Musée européen d'art campanaire, à L'Isle-Jourdain (Gers)
     La disparition de la Bastille n'empêche pas son mythe de renaître dès la Révolution sous la forme d'une mode « à la Bastille » (bonnet, souliers, éventails…).

La Bastille aujourd’hui


     En 1899, lors de la construction de la ligne 1 du métro parisien des vestiges de la forteresse furent redécouverts. Ainsi, les fondations de la « tour de la liberté » (celle où fut enfermé Sade) qui était alors située au niveau du no 1 de la rue Saint-Antoine, ont été démontées et reconstituées dans le square Henri-Galli.
     De même, ont peut trouver également un morceau du mur de la contrescarpe du fossé de la Bastille sur le quai de la station homonyme de la ligne 5 du métro (en direction de Bobigny).
En fin, un pavage spécial a été dessiné sur la partie ouest de la place de la Bastille afin de retracer sur le sol les contours de la forteresse.



     Depuis 1880, le 14 juillet est la fête nationale de la France. Toutefois, officiellement, cette fête nationale ne commémore pas la prise de la Bastille, mais la Fête de la Fédération qui eut lieu un an plus tard, le 14 juillet 1790, sur l’esplanade du Champ-de-Mars. Mais l’inconscient collectif français semble bel et bien associer la fête nationale et l’événement le plus marquant survenu un 14 juillet : une immense majorité ne se souvient que rarement du 14 juillet 1790. D'ailleurs, les pays anglophones parlent de « Bastille Day » quand ils font référence à la fête nationale française et le régime de la Troisième République qui veut créer un consensus laisse le choix implicite aux républicains de fêter en 1880 l'année 1789 ou 1790.